Investir dans une startup de CBD : bon plan ou mauvaise idée ?

Dynamique, rentable mais risqué. Ce sont sans doute les caractéristiques qui qualifient le mieux le marché français du cannabidiol (CBD). Faut-il investir dans cette filière qui bat régulièrement ses propres records ? Voici les avantages et les inconvénients pour faire vos arbitrages en connaissance de cause.

#1 Avantage : une demande massive qui ne faiblit pas

Selon les chiffres publiés par l’interprofession des métiers du chanvre (Interchanvre) et relayés par le très sérieux média LSA Conso, on compte près de 7 millions de consommateurs réguliers ou occasionnels de produits de CBD dans l’Hexagone. Cette demande massive s’explique par plusieurs raisons :

  • Connu pour ses propriétés antalgiques, anti-inflammatoires et surtout relaxantes, le CBD est un allié bien-être naturel ;
  • Dans un pays où le manque de sommeil est un problème de santé publique, le CBD est perçu comme une aide précieuse pour trouver les bras de morphée ;
  • L’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé contrôle de manière stricte et rigoureuse les produits de CBD commercialisés en France pour s’assurer de leur traçabilité et du respect de la concentration légale en THC (< 0,2 %) et garantir ainsi l’absence de tout effet psychotrope.

#2 Avantage : la disponibilité de la matière première

La France accapare plus de la moitié de la production européenne de chanvre cultivé, matière première dont est extraite la molécule de cannabidiol. Pour les professionnels de la filière, l’abondance de la matière première est un avantage compétitif majeur sur la concurrence internationale.

En effet, les industriels, les grossistes, les semi-grossistes et les détaillants peuvent bénéficier de flux d’approvisionnement réguliers tout au long de l’année sans risque de rupture. Aussi, la disponibilité de la matière première se traduit par des prix raisonnables. Enfin, les industriels ne sont pas obligés d’importer la matière première, ce qui réduit davantage le coût d’approvisionnement, surtout dans un contexte de flambée des prix du pétrole.

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#3 Avantage : l’image du CBD en phase d’être réhabilitée

Bien que la molécule ne soit ni psychotrope ni addictive (voir le communiqué du Comité Scientifique de l’OMS), le cannabidiol a longtemps souffert de son affiliation au cannabis et au THC, molécule responsable de l’effet psychotrope du chanvre. A mesure que la communauté scientifique a multiplié les études sur la substance, certaines idées reçues sur le CBD ont pu être levées.

D’ailleurs, le ministère de la Santé et des Solidarités mène actuellement un grand essai clinique sur plus de 3 000 patients pour évaluer le potentiel thérapeutique du cannabidiol pour traiter un large spectre de symptômes et de pathologies : certaines formes d’épilepsie (réfractaires et pharmaco-résistantes), les symptômes rebelles en oncologie, la spasticité douloureuse, etc. Les résultats sont attendus pour le deuxième trimestre de l’année 2023, et ils sont plutôt prometteurs.

#4 Inconvénient : la concurrence s’intensifie rapidement

Malgré l’incertitude juridique qui entoure le marché, de nombreux entrepreneurs se sont lancés dans le business du CBD. Ainsi, le nombre de boutiques proposant des produits de cannabidiol est passé de 400 en 2020 à plus de 2 500 en 2022… une croissance fulgurante qui illustre bien le dynamisme du marché.

Autre point à souligner : les acteurs de la grande distribution sont désormais de la partie. Monoprix a ouvert le bal en lançant un « espace CBD » dans 250 magasins urbains. Carrefour s’est rapidement aligné en multipliant les partenariats avec des marques françaises proposant des produits de beauté et de bien-être contenant du cannabidiol. L’offre est complétée par des boutiques en ligne proposant la livraison à domicile comme Pro 4 You CBD.

#5 Inconvénient : l’accès au financement est compliqué

Si le CBD est aujourd’hui parfaitement légal en France (et dans les autres pays de l’UE), les professionnels doivent composer avec une menace latente : le statut de la molécule est lié à une décision « provisoire » du Conseil d’Etat. Dans l’attente d’une décision définitive, les banques et autres établissements de crédit rechignent à financer les projets liés au CBD (ouverture de magasin physique, lancement d’une startup innovante, diversification de produits, etc.). C’est pourquoi les entrepreneurs qui souhaitent se lancer devront autofinancer leur projet ou solliciter des banques étrangères.

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