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Pendant longtemps, les entreprises se sont contentées de placements traditionnels pour gérer leur trésorerie excédentaire : obligations d’État, livrets bancaires ou encore dépôts à terme. Ces supports avaient l’avantage de la sécurité, mais leur rendement restait limité. Dans un contexte où les marchés financiers sont plus volatils et où l’inflation érode le pouvoir d’achat, ces solutions ne suffisent plus à protéger efficacement le capital.
C’est pourquoi de nombreuses directions financières explorent aujourd’hui de nouvelles pistes d’investissement. Objectif : sécuriser leurs actifs tout en cherchant un rendement plus attractif, sans pour autant négliger la liquidité ni la gestion du risque. On fait le point.
Les cryptomonnaies, un pari audacieux mais stratégique
Impossible de parler de diversification sans évoquer les actifs numériques. Longtemps perçues comme un domaine réservé aux particuliers, les cryptomonnaies intéressent désormais les entreprises. Le bitcoin est souvent considéré comme une réserve de valeur, comparable à l’or, mais avec une liquidité mondiale et un potentiel de croissance inédit. Observer le prix du bitcoin est ainsi devenu une pratique courante dans certaines directions financières, tant pour anticiper des risques que pour identifier des opportunités.
D’autres projets, comme Ethereum ou Solana, ouvrent des perspectives autour des contrats intelligents et de la finance décentralisée (DeFi). Le XRP, pensé pour faciliter les paiements transfrontaliers, attire aussi l’attention pour sa rapidité et ses frais réduits. Ces actifs ne doivent toutefois constituer qu’une part limitée d’un portefeuille d’entreprise, compte tenu de leur forte volatilité. En complément des placements classiques, ils offrent néanmoins une diversification utile.
Le private equity
Investir dans le capital de sociétés non cotées reste une autre piste intéressante. Le private equity permet non seulement de viser un rendement plus élevé que sur les marchés boursiers, mais aussi de soutenir directement l’économie réelle. Les entreprises qui choisissent ce type d’investissement participent souvent à l’essor de start-up innovantes ou à la transformation de PME en croissance.
Cette stratégie exige cependant de la patience : les fonds sont mobilisés sur plusieurs années et la liquidité est limitée. Mais à long terme, elle peut générer une valorisation importante et ouvrir des portes vers des partenariats stratégiques.
Les fonds d’infrastructure
Ces placements consistent à investir dans des projets essentiels comme les routes, les ports, les énergies renouvelables ou encore les réseaux de télécommunication. Ces actifs présentent un double avantage :
- Une relative stabilité
- Des revenus récurrents et prévisibles grâce aux contrats de long terme.
Pour les entreprises disposant d’excédents de trésorerie, les fonds d’infrastructure représentent une opportunité de viser un rendement récurrent, mais aussi contribuer à des projets à forte valeur sociétale. Dans un contexte de transition énergétique, cette option est de plus en plus prisée.
Les matières premières comme rempart contre l’inflation
Face à la hausse des prix, certaines entreprises se tournent vers des matières premières pour préserver leur capital. L’or, actif refuge historique, reste une valeur sûre en période d’incertitude. Le pétrole, le gaz ou encore le cuivre reflètent quant à eux les dynamiques énergétiques et industrielles mondiales.
Investir dans des métaux stratégiques comme le lithium ou le cobalt peut également s’avérer judicieux, notamment pour les acteurs impliqués dans la mobilité électrique et la production de batteries. Ces choix comportent des risques liés à la volatilité des cours, mais apportent une couverture bienvenue face à l’inflation.
Les green bonds et placements durables
Les préoccupations environnementales ont favorisé l’essor des obligations vertes (green bonds) et des placements socialement responsables (ISR). Les entreprises qui investissent dans ce type d’actifs bénéficient de plusieurs avantages :
- Contribuer à des projets écologiques ou sociaux.
- Répondre aux attentes des parties prenantes (clients, investisseurs, partenaires).
- Profiter d’un cadre réglementaire favorable et d’une demande croissante sur ces instruments.
Les green bonds permettent ainsi d’allier performance financière et responsabilité sociétale.
Les hedge funds
Les hedge funds s’adressent aux investisseurs les plus avertis. Leur force réside dans leur flexibilité : vente à découvert, arbitrage, effet de levier… autant de leviers permettant de générer des rendements même dans un marché en baisse.
Ces solutions exigent cependant une expertise pointue et s’accompagnent de frais de gestion élevés. Elles restent réservées aux entreprises disposant d’une gouvernance solide et de conseillers spécialisés.
Le financement participatif
Encore connu sous l’appellation de crowdfunding, ce type de financement s’impose de plus en plus comme une solution pour lever des fonds tout en fédérant une communauté autour d’un projet. Il peut prendre la forme de dons, de prêts rémunérés ou de prises de participation.
Pour une entité, c’est à la fois un moyen de financement et un outil marketing, puisqu’il permet de tester l’appétence du marché avant même le lancement d’un produit. Pour diversifier ses revenus, les plateformes spécialisées de crowdfunding proposent des solutions innovantes.
L’immobilier d’entreprise
L’immobilier a toujours eu la réputation d’être une valeur refuge. Mais au-delà de l’achat de bureaux ou de locaux commerciaux, de nouvelles solutions voient le jour. Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) spécialisées dans l’immobilier tertiaire ou logistique permettent d’accéder à un rendement locatif régulier tout en déléguant la gestion.
L’essor du e-commerce a notamment dopé la demande pour des entrepôts et plateformes logistiques, transformant ce segment en une opportunité stratégique.